Le Vent sur l'arbre

Une édition rayonnante
L’édition 2018 fut pleinement estivale, solaire et chaleureuse.

Pour l’ouverture du Festival, nous avions rendez-vous au théâtre municipal d’Autun. Une occasion de découvrir la façade rénovée et de goûter à l’acoustique si propice à la musique de chambre de ce théâtre à l’italienne.
Avec le quatuor Van Kuijk, le public, venu très nombreux, a vécu une soirée d’intenses émotions. Si les dynamiques interprétations de Mozart et Schubert reçurent un bel accueil, la pièce contemporaine de Nishimura n’en fut pas moins appréciée.
La preuve que des musiques exigeantes portées par de grands artistes sont accessibles au plus grand nombre.

Mercredi, à l’église de Montaron, la coopération entre associations a permis de multiplier l’assistance au-delà des chaises disponibles.
Avec ce concert de Margot Messler et Marianne Salmon (école supérieure de musique de Bourgogne Franche-Comté), organisé en collaboration avec « La Ronde des Arts en Morvan », l’initiative de conjuguer musique et exposition sur un même lieu a été plébiscité par le public.
L’après-midi s’est poursuivi avec nos amis du Cercle Diogène, qui nous recevaient comme chaque année, à la salle Sidney Bechet de Saint-Honoré-les-bains.
Le violoniste virtuose David Petrlik nous a convié à une excursion parmi les pièces historiques du violon solo. De Bach, Paganini, à Boulez, l’assistance a suivi avec bonheur cette histoire vivante de la musique.
L’après-midi s’est achevée avec nos autres partenaires de Sceni qua non et la projection du film de Manoel De Oliveira, « l’étrange affaire Angélica » .
Comme chaque soir, une heure avant le concert, nous avons pu apprécier les  « propos d’avant-concert » de Claude Hermann (journaliste et historienne de la musique). Donner des clés d’écoute et contextualiser les œuvres jouées sont apparus comme des demandes partagées par de nombreux fidèles du Festival.

Le soir, l’église de Millay était pleine pour recevoir « les vingt regards sur l’Enfant Jésus » et Roger Muraro. Avec cet intime de la musique d’Olivier Messiaen, les voûtes de Saint-Maurice furent successivement balayées par des nuées colorées et d’immenses vagues sonores. Une expérience sensorielle totale, qui bouleversa le public.

Nous avons ouvert la troisième journée sur les hauteurs du Morvan (Saint-Léger-sous-Beuvray). Avec nos fidèles partenaires de la Maison du Beuvray, nous avons accueilli le quatuor de clarinettes « Le Chat Perché » (École supérieure de musique de Bourgogne-Franche-Comté). En résidence dans ce magnifique lieu, cet ensemble nous avait préparé un riche programme. Le public ravi de cette introduction à une nouvelle journée a été invité à poursuivre à l’église de Millay.
La chaleur caniculaire n’a pas arrêté les passionnés du piano. Nazanine Yalda et Mathilde Claude ont notamment enthousiasmé l’assistance, surchauffée par la version quatre mains du Sacre du Printemps. Cet exercice du quatre mains, plaisir partagé des yeux et de l’oreille se conjuguait opportunément avec notre thème du Regard dans la musique.
Donner la parole à un compositeur et découvrir la genèse de ses œuvres, c’est le but recherché de la séquence « Entretiens ». Eric Tanguy en compagnie de Christian Rivet et Claude Hermann ont échangé pendant une heure, autour des joies et mystères de la composition. En toute simplicité et bienveillance, Eric Tanguy est parvenu à nous entretenir de la complexité et de la gravité de la création.
Jeudi soir…Quel duo ! Suzana Bartal et Josef Spacek nous ont fait entendre une complicité inouïe dans chacune des œuvres. (Prokofiev, Tanguy, Brahms). Autre moment fort de cette soirée, Suzana a créé en première mondiale la composition d’Eric Tanguy, commandé par le Festival.

Vendredi midi, Samuel Bonny, issu du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Nevers, a pu exprimer son jeune talent sur le grand Steinway de concert resté pour l’occasion à l’église de Millay.

Un bel après midi de musique et de culture nous attendait au Musée archéologique de Bibracte.
Lors de sa conférence, Claude Hermann a explicité et illustré le thème du Festival : le regard dans la musique. Puis les équipes de Bibracte ont pris en charge le public de la conférence pour les initier aux différents projets et trésors du musée.

Dans le musée reconfiguré en salon de musique, Laurence Dreyfus et Heidi Gröger nous ont offert un concert intime de musique anglaise du début XVII ième siècle. Ce magnifique duo de violes de gambe a tissé délicatement les fils du temps, créant un univers de correspondances avec les vestiges de Bibracte.
Comment imaginer la prodigieuse variété des musiques produites par une seule flûte ? Il suffit de la confier à Mario Caroli, dont le souffle devient musique.
Pour le public, la découverte de cet immense artiste sensible et virtuose fut une découverte. C’est sans doute dans l’exécution des œuvres les plus contemporaines que Mario Caroli a conduit le public de surprise en surprise , jusqu’à l’enthousiasme.

Samedi, « L’horizon » nous a reçu à Luzy pour ce dernier concertino de midi. Belle affluence au « tiers lieu » pour entendre le marimba d’Anne Cardinaud, dont une création originale de l’artiste .
Retour à l’église de Millay et saut dans le temps, avec « les Joueurs de Traverse », qui nous firent découvrir des pièces de la musique Renaissance.
Pour conclure le cycle des grands concerts du soir à Millay, l’ensemble de violes Phantasm a fait vibrer les voûtes et le public de l’église. Musique finement ciselée, douces harmonies et résonances qui parlent aux tréfonds, laissèrent le public en état d’apesanteur.

C’est la salle des fêtes de Luzy qui recevait dimanche l’Orchestre d’Harmonie de Luzy et son chef Yann Bail.
Après ce beau final en musique, avec un effectif toujours rajeuni, l’association des villes Françaises (AVF) et la municipalité de Luzy nous ont conviés à un bien agréable cocktail.
Ce fut encore une fois, l’occasion de riches échanges avec le public et avec la satisfaction exprimée, une vraie récompense pour les organisateurs.